January 18, 2019
Comment habiter les toits
En ces temps de confinement imposé, face à l’épidémie de Covid-19, l’habitat reprend tout son sens. Nous avons tous remarqué la vitesse à laquelle Paris s’est dépeuplée. La recherche d’un extérieur dans ce contexte répond à la volonté de ne pas se sentir enfermé. Ce confinement est pourtant supporté toute l’année durant la routine quotidienne pour venir se rompre durant les week-end ou congés. Posséder un extérieur est alors un critère de bien-vivre.
Si nous regardons au-delà de ce confinement, nous observons au quotidien des familles ou jeunes couples cherchant à acquérir une maison individuelle. Cet étalement urbain n’est pas sans conséquence pour notre environnement : Destruction de terres agricoles, dépendance à la voiture, bouchons, villes dortoirs etc…
Cette crise sanitaire est en lien direct avec la crise environnementale que nous traversons.
C’est pourquoi, le Studio Jaouen croit fortement à la possibilité d’habiter la ville autrement pour la faire respirer et vous faire découvrir le monde magique des toits.
Et si vous regardiez au-dessus de vous ? Dans les maisons des vieux faubourgs de la ville, se surélever pour attraper une vue ou un rayon de lumière est une option que beaucoup pensent impossible.
Comment pourriez-vous mieux vivre en ville en habitant votre toit ? Quelles sont les possibilités ?
1. Les toits, toute une histoire
Protecteurs, les toits délimitent par leur couverture notre « chez soi ». Depuis toujours ils sont présentés comme l’un des besoins élémentaires de l’Homme : « avoir un toit au-dessus de la tête ».
Inaccessibles, nous y projetons nos utopies. Là-haut nous imaginons l’agriculture de demain, l’extension de nos villes ou encore nos espaces publiques.
Additionnés, ils composent nos paysages urbains.
Interdits, ils deviennent le terrain de jeu de nombreux artistes, qui bravent leur dangerosité pour être au plus haut, au plus visible, au plus provoquant.
Lieu de rêve et d’isolement. Ils nous offrent la possibilité de nous arracher du monde auquel nous appartenons, de prendre de la hauteur, autrement dit, d’avoir la tête dans les nuages plutôt que les pieds sur terre.
Nombreux sont les artistes peintres, poètes, photographes, danseurs, funambules, architectes… qui ont joué avec l’image et la représentation physique du toit. Parmi eux, Dali, qui les utilise comme piédestal. Il se permet ainsi d’exposer et d’imposer par la barrière physique de la hauteur, des objets monumentaux exagérés et détournés. Ses toitures deviennent ses toiles, la projection réelle de son surréalisme. Inatteignable.
Gaudi, en fait lui des musées à ciel ouvert, il transforme les cheminées en sculptures qui deviennent le nouvel écrin de sa promenade face au ciel. Dans un style plus fonctionnel on trouvera Le Corbusier, qui rend ses toits accessibles et utiles, ils sont dotés de piscine, de terrain de sport, de lieu de rencontre dans un immeuble.
Ce sont dans ces paysages urbains suspendus que Studio Jaouen s’applique à créer de nouveaux lieux hors du temps. Les propositions sont variées selon la réappropriation de l’imaginaire dégagé par les toits, le jeu avec les éléments présents sur les sites et la projection de nouvelles appropriations. Le caractère unique des toits confère instantanément un aspect hors du commun aux projets, mais en fait également une contrainte par la législation qui les protège.
2. Les possibilités pour habiter son toit
La toiture mobile
Les propositions du Studio se déclinent sous forme de verrières amovibles tel que le projet HAU et SAM. HAU s’implante au cœur des fameuses toitures parisiennes, ville où les m² valent de l’or, offrant un bout d’extérieur au cœur de ce décor idyllique. La nouvelle toiture, à l’aspect d’une ancienne verrière parisienne, s’ouvre par un système motorisé révélant et donnant accès à une terrasse.
Le projet SAM réinterprète ce même principe mais au sud de la France, sur les toits du centre-ville de Montpellier. De nombreux paramètres varient entre ces deux régions mais la problématique est identique : se servir des toits pour s’évader.
La façade reculée
Un long travail de conception-concertation avec l’Architecte des Bâtiments de France, a permis, dans un secteur sauvegardé de déverrouiller les blocages réglementaires.
Dans ce bâtiment occupé au dernier étage par deux grands duplex, un principe de recul de façade a été élaboré en place de la classique tropézienne.
La toiture garde ainsi son intégrité tandis que les terrasses permettent de valoriser les bas de pente inexploitables. Voir le projet
La surélévation
La surélévation consiste à créer un véritable étage avec création éventuelles de terrasse.
Cela est facilement possible avec des structures légères tel que le bois.
Selon la réglementation, c’est une manière de donner un nouveau souffle à son habitat en découvrant un nouvel univers et d’aussi augmenter sa surface carrez. Voir le projet
3. La démarche
Vous aimeriez habitez votre toit mais vous vous demandez quelles sont les démarches à suivre ?
Vous pouvez contacter un architecte pour réaliser une étude de faisabilité. Celui-ci regardera l’intérêt du projet par rapport au potentiel constructible.
Il vous faudra ensuite obtenir l’autorisation de vos copropriétaires si vous en avez.
Une fois le projet « pré-validé » avec votre architecte, il vous faudra passer par une demande permis de construire ou une déclaration préalable.
Si vous vous trouvez dans un secteur sauvegardé, cette demande sera visée par l’Architecte des bâtiment de France. Ainsi, pour avoir une réponse pertinente et séduisante, il est fortement conseillé d’avoir fait appel à un architecte au préalable.
Comptez entre 3 à 6 mois avant l’obtention d’un permis de construire suivant la complexité du projet.